jeudi 27 septembre 2012

... de Kinsi

Kinsi, pour ceux qui ne seraient pas allés voir le blog de la mission (je ne sais pas en quelle langue il faut vous le dire...), c'est le petit village que notre association, Charleval-Andelle-Massili, a décidé d'aider à se développer. Le but n'est ici nullement de faire la charité en distribuant monts et merveilles (au grand dam des anciens du village), mais bien d'aider les habitants à faire le point sur leurs besoins et leurs envies de développement, et de les aider à se donner les moyens d'y parvenir à un rythme réaliste. Ou dans la philosophie de Thomas Sankara : "Apporter une aide qui soit à même d'éliminer la nécessité de l'aide".
Voilà pour petite présentation.
Alors, pour aller à Kinsi, il faut un 4x4, vu qu'on n'a pas les moyens pour un hélicoptère. Parce que la route goudronnée qui part de Ouagadougou devient une piste quand on entre sur le territoire de la commune de Dapélogo, dont fait partie Kinsi :
Et que la piste devint rapidement autre chose, qu'on pourrait charitablement qualifier de sentier après à peine quelques kilomètres :
Une fois arrivés, l'accueil est toujours très chaleureux. Les distractions sont rares, à Kinsi (rendez-vous compte : il n'y a même pas Canal + !) et l'arrivée de deux blancs en sueur est souvent l'attraction de l'année.
On dit bonjour à tout le monde (TOUT le monde !) avant d'être installés sous l'arbre à palabres. Là, on attend généralement l'arrivée du chef du village, voire celle du chef du village voisin de Goden, dont semble dépendre Kinsi (les cercles de pouvoirs et autres relations diplomatiques entre Goden et Kinsi sont assez confus). Quand tout le monde est là, on boit ensemble (quand je dis ensemble, je parle de nous, les notables) l'eau de l'étranger : une mixture à base de farine de mil et de beurre de karité, qui ne serait pas désagréable à boire si elle était vaguement fraîche et qu'on savait où l'eau avait été puisée...
Après, on discute. Pour les sujets des discussions, devinez où je vous renvoie.
Une fois les discussions terminées, on va faire un tour dans le village pour constater les problèmes dont on nous a parlé, ou les avancées qu'on nous a annoncées. Le village à proprement parler est constitué de nombreux petits ensembles de cases éparpillés sur des kilomètres carrés et reliés entre eux par des petits chemins de terre.
Lors de nos trois visites, nous serons allés à chaque fois dans le bâtiment du moulin à mil, un petit réduit au toit de tôle où les vapeurs de diesel et la poussière de farine rendent l'atmosphère déjà étouffante complètement irrespirable. Lors de notre troisième passage, le nouveau moteur enfin installé, l'air y était beaucoup moins lourd et enfumé, ce qui ne peut pas faire de mal aux quelques femmes qui passent plusieurs heures par jour à l'intérieur.
Tristan, dans sa grande bonté, m'a même fait visiter les toilettes installées lors d'une mission précédente, et qui n'ont visiblement jamais servi depuis (être vu allant aux toilettes, c'est comme se balader au camping avec son rouleau de PQ sous le bras, apparemment).

Souvent, on continue la balade avec les maraîchers, qui nous font visiter leurs champs, les endroits où ceux-ci ont besoin d'irrigation, parce que la portée des marigots, même les plus grands comme celui ci-dessous, à ses limites :
Après le petit tour, on nous invite à manger (avec les chefs, on n'est toujours pas n'importe qui), avec des boissons en bouteille et tout et tout, avant de retourner sous l'arbre à palabres pour se dire au revoir.
Voilà à quoi ressemble Kinsi. Aujourd'hui, on profite de notre dernier jour sur place sans planning pour aller faire un peu de tourisme : Salif va nous emmener voir un parc de sculptures et des crocodiles. Pas de danger, les crocodiles... (Et pour que ce ne soit pas mon épitaphe, je vous laisse avec quelques photos des gosses du village).







mercredi 26 septembre 2012

... de Bagdad (ou presque)

Bon, la mission se termine.
Dans quelques heures, nous irons dire au revoir aux habitants de Kinsi et passer un peu de temps au village, ce qui marquera presque officiellement la fin des démarches que nous avions à faire pendant notre séjour.
En attendant ça, et de vous parler un peu plus longuement de Kinsi, J'ai décidé de vous parler de Bagdad.
Bagdad, c'est comme cela que l'Association des Producteurs Vendeurs d'Objets d'Art a baptisé la longue allée au bord du canal où ils se sont installés suite à la terrible inondation du 1er septembre 2009.
Bagdad, c'est le joyeux bric à brac coloré où nous avons acheté les petits objets qui seront revendus lors de la soirée de l'association et sur les marchés de Noël, avec le beurre de karité des femmes du village.
Cuirs, tissus, bronzes, ébène, on trouve de tout à Bagdad. Même des tapis de prière persos quel le gars est d'accord pour vendre, si vous le voulez vraiment...
Les artisans travaillent et vendent sur place, et il faut prendre soin d'admirer les objets de toutes les échoppes pour ne vexer personne.
 Côté achats, ben... vous verrez à notre retour, mais il y aura du choix à la soirée de l'asso au mois de novembre.
Allez, il est temps de se préparer pour partir à Kinsi, je vous laisse avec une dernière photo.

mardi 25 septembre 2012

... de sur la route

Comme toujours, j'étais parti plein de bonne résolutions. Je voulais faire un petit compte-rendu quotidien. Poster des photos. Toutes ces sortes de choses...
Plus que la fatigue, les pannes de courant ou le grand âge de mon ordinateur, c'est la chaleur qui a le plus souvent raison de ma bonne volonté. Le soir, alors que la canicule de la journée devient moiteur étouffante, je n'ai que l'envie de me poser sous le ventilateur en attendant que le sommeil vienne.
Néanmoins, comme mes journées commencent tôt, je me dis que je vais pouvoir vous faire partager quelques expériences à l'heure ou l'air est encore respirable.

Hier, lundi, nous partons pour Fada N'Gourma, rencontrer une formatrice qui enseigne comment faire de la bouillie nutritive, un excellent moyen de lutte contre la malnutrition des enfants de 6 à 24 mois (et comme toujours, je vous invite à consulter le blog de la mission pour des précisions sur tout ce qu'on fait là-bas).
Au final, nous aurons passé près de huit heures en voiture pour faire les quelques 450 kilomètres, aller-retour, rencontrer cette charmante dame et visiter ses installations. Huit heures de voiture dans les cahots, la poussière et la chaleur, ça paraît long. C'est long. Mais j'ai pu faire quelques photos, notamment lorsque nous avons crevé un pneu, alors je vous les mets là, pour que vous puissiez vous faire une idée.













Voilà les images que je retiendrais de notre odyssée en Mercedes.
Demain, c'est notre troisième et dernière visite à Kinsi, alors j'essayerai de vous présenter le village un peu plus en détails après-demain.

mardi 18 septembre 2012

...du Burkina Faso

Arrivé dans la nuit de samedi à dimanche après un vol sans histoire, je profite du calme de ce mardi matin pour mettre en ligne quelques photos et donner un peu de nouvelles.

Dimanche, j'ai fait la connaissance de Salif et Amadou, guides réguliers des missions de Charleval-Andelle-Massili, qui ont eu la gentillesse de nous promener en scooter toute la journée. On fait le point sur notre séjour, on va manger du Capitaine au restaurant, puis on va se promener sur le petit marché artisanal sur lequel Salif et Amadou ont leurs petites échoppes. On repère les choses qu'il faudra remmener dans nos valises pour les vendre au profit des projets du village, je fais quelques emplettes pour moi, puis on repart pour un peu de tourisme, photographier la cathédrale de Ouagadougou, un bâtiment massif, solennel et coloré dont on se rend compte qu'il doit être bondé à chaque service.



Lundi, première journée de visite au village pour faire le point sur la situation, les projets et le planning.
Pour en savoir plus sur tout ça, je vous invite à visiter le blog de l'asso, où Tristan résume tout ça très bien.
Je fais connaissance avec le village au bout de pistes impraticables, ses cases dispersées sur des kilomètres, ses habitants pleins d'espoir et de bonne volonté. A Kinsi, pas d'eau courante, pas d'électricité, des infrastructures sanitaires minimales, mais un adulte sur deux a un téléphone portable dans la poche... Et ça capte !
On est reçu comme des dignitaires, c'est à dire qu'au lieu de manger en plein air avec les villageois, on mange sous les tôles en fer, dans une case pleine de poussière, avec les pontes du village... Et Tristan n'a même pas touché sa tête de poulet !
Ça ne nous a pas empêché de faire quelques photos souvenir :

On y retourne samedi pour une fête, l'ambiance devrait être moins guindée.
Aujourd'hui, démarches en ville pour mettre les projets en route (achat de fournitures scolaires, rencontre avec un agronome, etc.).
Je vais essayer de poster un peu plus régulièrement, mais les journées sont bien remplies, alors sans garantie. Par contre, comme Tristan est plus courageux que moi, vous avez des chances d'avoir des nouvelles en consultant le blog de l'asso, dont je vous ai déjà donné lien, essayez d'être un peu attentif, quoi...